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Burkina Faso : Une colonie à la recherche de ses frontières

La conquête des pays de la boucle du Niger met en compétition les Anglais (Gold-Coast), les Allemands (Togoland) et les Français. Ces derniers, bénéficiant de trois points de départ (Soudan français, Dahomey et Côte-d’Ivoire), conquièrent rapidement les pays voltaïques. entre 1895 et 1898. Le traditionnel des chefs, dont les trônes ont été renversés toujours. se transforma progressivement.

Dans la deuxième moitié du XIX siècle trois d’organisation et économique se partagent les pays de Haute-Volta. Au centre, l’est et au nord habitent des sociétés à organisation centralisée où l’institution étatique est un trait dominant : royaumes moose (sing. moaga, mossi), royaumes gulmanceba (sing- gulmame, gourmantché), émirats et chefferies fulbe (peul). La plupart des sociétés de l’ouest connaissent une organisation de type villageois Où le principe résidentiel vient renforcer la dimension lignagère encore présente : bwaba, bobo, san (samo), senoufo... Enfin, la quasi-totalité des sociétés du sud et du sud-ouest présente une organisation lignagère où le politique épouse encore les contours de la parenté gmirounsi, birifor, dagara, lobi...

Les sociétés non centralisées (marka, samo et bwaba), réfractaires à toute domination politique, offrent une remarquable résistance aux Français et à leurs alliés Fulbe-Toucouleur (Sidibé de Barani et Sangaré de Dokui) : à la bataille de Gassan, Où l’allié des Français, le chef de Barani Ouidi, est assiégé, le 16 novembre 1896, de nombreux villages sont détruits et les Sarno comptent 500 morts dans leurs rangs. Par contre, des querelles de succession dans les royaumes (opposition entre les • fils de Naba Saga • et les • fils de Naba Tuguri au Yatenga, entre les frères Yentugri et Bantiandi au Gourma) et dans les émirats chefferies fulbe faicilitent la tâche des français : les opposants au Yatenga-Naba Bulli et au Nunbado Bantchandi sont réduits.

Le Morho-Naba de Ouagadougou, dont la puissance repose sur le mythe d’invincibilité des royaumes moose, est surpris, en pleine saison des pluies, par la colonne Voulet-Chanoine. Ne disposant pas d’arme métier, il n’offre, d’août 1896 à janvier 1897, qu’une résistance symbolique. Poursuivi en vain, et refusant de signer un traité avec les Français, il est finalement déchu de son trône le 20 janvier 1897. Le 27 janvier, son frère Kouka Koutcw solennellement investi sous le de Mogho-Naba Sigiri.

La convention franco-allemande du 23 juin 1897 met fin aux prétentions l’Allemagne sur le Gourma : elle obtient en contrepartie Sansanné-Mango et la rive droite du Mono. Un protocole d’accord délimitera la frontière entre le Togoland et le Haut-Sénégal et Niger (créé le 18 octobre 1904). La convention du 14 juin 1898 met fin aux rivalités franco-anglaises sur les pays moaga, gourounsi et lobi.
A la France est attribuée la rive droite la Volta tandis que les droits des Anglais reconnus au sud du 11 parallèle. Après la conquête le colonisateur s’attèle à l’organisation et à la pacification du territoire. Les pays du Burkina sont tous intégrés, à partir de 1911, à la colonie du Haut-Sénégal et Niger (concernant la conquête coloniale.
L’implantation coloniale s’accompagne de contraintes coloniales (code de l’indigénat, portage, impôt de capitation, réquisitions diverses, cultures prestations de main d’œuvre, recrutement militaire.. Là encore ce sont les sociétés à organisation non centralise qui donnent du fil retordre au colonisateur (le pays lobi n’est pacifie qu’a la fin des anrées 20).La révolte des Marka, Bwaba, Bwaba, Samo et Gourounsi. en 1915-1916, dite révolte de la boucle de la Volta noire • , soulève près de 300 000 personnes contre le recrute militaire et les exactions des agents l’administration coloniale.
Cruellement réprimée, d’avril à 1916, elle entraîne la division du Haut-Sénégal et Niger, trop vaste être contrôlée efficacement, et la création de la colonie de Haute-Volta 1 mars 1919. Ouagadougou, ancienne capitale du royaurne de Ouagadougou du Mogho-Naba, est choisie comme chef-lieu de la nouvelle colonie qui les cercles de Bobo-Dioulasso, Gaoua, Dédougou, Dori, Fada N’Gourma, Ouagadougou et Say. Le dernier est rattaché à la colonie du Niger en 1927. La de la colonie est estimée en 1920 à 3 120 000 habitants.

La Haute-Volta, aux ressources naturelles limitées. mais riche de ses hommes, est sacrifiée la crise économique des années 30 sur l’autel de la mise en valeur des colonies françaises voisines. Elle est divisée en 1932 entre le Soudan français, le Niger et la Côte- d’Ivoire (qui hérite de la part du lion) pour fournir la main-d’œuvre aux planteurs de la Côte—d’Ivoire, à l’Office du Niger et aux travaux de construction du chemin de fer Abidjan-Niger.
Les autorités traditionnelles moose, opposées à la division du peuple moaga (entre la Côte-d’Ivoire et le Soudan), réclament le rétablissement la colonie et la restauration de la dignité des Voltaïques bafouée par les mauvais traitements infligés aux manœuvres.

L ’administration coloniale se contente d’abord d’une demi-mesure et crée la Haute-Côte-d’lvoire par décret du 13 juillet 1937, pour compter du 1 janvier 1938. La région administrative de la Haute-Còte-d’lvoire comprend les cercles de Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Koudougou. Gaoua et Bobo-Dioulasso ; elle est place sous l’autorité d’un Administrateur, délégué du Gouverneur de Côte-d’Ivoire, installé.

La volonté de l’aristocratie et de élite (intellectuels issus de l’école coloniale) de faire aboutir leurs revendications, l’éveil de la Haute-Volta à la vie politique moderne et la lutte contre le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), allié du Parti Communiste Français (PCF), aboutissent à la reconstitution du territoire le 4 septembre 1947 dans ses limites de 1932. La Haute-Volta dernier né des territoires du groupe de l’AOF, évolue dès lors dans l’Union Française. Elle élit en 1948 ses représentants aux différentes institutions (assemblées métropolitaines et locales) de la République.

L’application de la Loi-Cadre la formation le 17 mai 1957 du premier Conseil de Gouvernement sous la présidence du Yvon Bourges et la vice-présidence de Ouezzin Coulibaly, originaire de la Haute-Volta et député de Côte-d’Ivoire. A la mort de celui-ci, le 7 /1958, Maurice Yaméogo, ministre de l’Intérieur, lui succède. La Haute-Volta approuve le 28 septembre 1958 la Constitution de la V’ République instituant la Communauté. La République est proclamée le 11 décembre 1958. En 1959 la Haute-Volta adhère à la Fédération du Mali, puis au Conseil de l’Entente . Enfin, Maurice Yaméogo proclame l’indépendance du pays le 5 août 1960) et la République voltaïque est admise à l’ONU le 20 septembre.


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