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Cineman : Omar Dagnon Il démystifie le 7ème Art

Certes, le cinéma est devenu à la fois un art populaire, un divertissement et une industrie, mais le jeune réalisateur Omar Dagnon est en train d’ajouter une autre corde à cet arc qui n’est autre qu’un gadget audiovisuel.

Depuis la réalisation du premier film burkinabè en 1960 qui s’en est suivi avec la création de la TNB (Télévision national du Burkina) trois ans plus tard et du FESPACO en 1969, le cinéma demeure l’identité majeure ou sinon le porte étendard de toute la nation entière. On ne peut en aucun cas, dissocier l’entité CINEMA du BURKINA FASO ! Avouons néanmoins que le secteur de la production, de la distribution et plus ou moins de l’exploitation du cinéma burkinabè est relativement bien structuré.

Cela aura d’ailleurs permis de mettre en place des structures cinématographiques dans la sous-région. De nombreux festivals du film se sont greffés en Afrique et même au delà autour du FESPACO. Depuis donc les douze dernières années, l’audiovisuel s’est remarquablement développé avec non seulement l’avènement des chaînes de télévision mais aussi et surtout le numérique.

Avant cette histoire de « la ruée vers l’Or » qui est en train d’envahir les jeunes en ce moment, c’était l’audiovisuel qui passionnait les jeunes. Tout le monde voulait faire du cinéma. Mais malgré tout, il y a encore beaucoup d’adeptes.
Les jeunes veulent soit devenir des acteurs, soit des cadreurs, des monteurs et surtout des réalisateurs. Avec donc ce numérique, vous trouverez des adolescents qui, par la force de leur passion et de façon autodidacte, ils réalisent aujourd’hui des supers clips pour nos artistes musiciens. De fil en aiguille, ils intègrent des écoles de cinéma et deviennent des excellents réalisateurs.

La crise financière arrivée entre temps aura bien sur lourdement affecté le cinéma à telle enseigne que les grosses productions qui se faisaient à coup de centaines de millions ont pratiquement disparu. Il fallait donc trouver un palliatif et l’ingéniosité associée à l’avènement des nouvelles technologies a davantage galvanisé les jeunes, laissant sans le vouloir, les « anciens » à la touche. Certains de ces « anciens » ont même délibérément refusé de se recycler.

Préférant rester dans ce système analogique qui voudrait que : tant qu’il n’y a pas de financement on ne tourne pas !
Finis donc les longs métrages sur commande ! Au problème du budget s’ajoute l’absence d’une chaîne de distribution organisée et par conséquent, d’une véritable politique de promotion.

C’est alors là que la piraterie s’est joint la danse en escamotant frauduleusement ce circuit de distribution. Ne soyez pas surpris par exemple, de voir dans les rues entre les petits commerçants le tout dernier film d’Ibrahim Olukunga « Ma mère ou ma femme » qu’on vend à 400 FCFA. Face donc à cet épineux dilemme qui persiste dans le 7è Art, la structure « Succès Cinéma » que préside Gaston Kaboré est en train d’apparaître comme une bouffée d’oxygène qu’elle voudrait offrir aux réalisateurs.

C’est toujours les jeunes qui portent une attention particulière à ce projet.
Depuis donc deux ans, deux jeunes s’illustrent dans ce domaine. Il s’agit entre autre d’Ibrahim Olukunga et Omar Dagnon. Ensemble, ils ont produit et réalisé 11 films. Donc si je veux bien calculer, si ces deux mordus du cinéma n’avaient pas sortie de films ces deux dernières années, on se retrouverait avec 3 films burkinabè produit en 2 ans.
C’est en véritable chiens renifleurs qu’Omar et Ibrahim se sont introduit dans le cinéma. La quasi-totalité de leurs films sont financés par eux-mêmes à des coûts littéralement infimes (moins de 20 millions par film).

Dans le cinéma, la somme est assez dérisoire. Raison pour laquelle, ils ont fondé ce qu’ils ont appelé « Follywood » à l’image de Nollywood au Nigéria, Bollywood en inde et bien sur Hollywood aux USA.

C’est par pure curiosité que je me suis donc rendu au siège de la structure cinématographique « 3ème Œil » que dirige Omar Dagnon sise à Cissin. J’ai été surpris par l’ambiance qui régnait et certainement ma visite inopinée à un tout petit peu perturbé la quiétude qui régnait. En effet, le jeune réalisateur, scénariste et producteur était en plein tournage d’une nouvelle série qui verra bientôt le jour. Baptisé « En fêtes, mais défaite » c’est à priori un site-com de 26 épisodes qui tourne autour des rêves et ambitions des jeunes d’aujourd’hui. C’est en toute décontraction que réalisateur, cadreur, perchiste, maquilleuses, acteurs…tournaient leur séquence.

Ils m’ont humblement invité à assister aux différentes séances qui ont fini assez tard dans la nuit. Je n’ai pas hésité un seul instant à lui poser la question d’où le venait l’argent pour réaliser autant de films avec beaucoup d’acteurs ?
Il m’a tout simplement répondu que c’est la passion et la détermination. « Avant même la fin du tournage, tous les acteurs ont reçu leur cachet » m’a-t-il renchérit. Décidément
l’auteur de « Multiprise », une série télévisuelle de 26 épisodes et 26 minutes, produite en 2011, n’est vraiment pas prêt à jeter l’éponge.

Il faut aussi mettre à son actif, le long métrage « Au royaume des infidèles », tourné en janvier 2012. Cette année, vous vous en souvenez, il avait sorti son 4e long métrage, « Tu me prends pour qui ? ».
Je m’incline donc devant ces jeunes qui n’ont qu’une seule ambition : continuer à hisser très haut le cinéma burkinabè.
Décidemment ils se prennent pour qui ?!

Jabbar


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