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La commune rurale de Diapangou

La commune rurale de Diapangou se trouve dans la région de l’Est et plus précisément dans la province du Gourma, où elle est située dans la partie Ouest de la province.

I. PRESENTATION GENERALE
1.1. Situation géographique

Elle couvre une superficie de 573 km² et est limitée :

  • - au Nord par les communes rurales de Tibga et Yamba,
  • - à l’Ouest par la commune rurale de Diabo,
  • - à l’Est et au Sud par la commune urbaine de Fada N’Gourma.

Diapangou, chef lieu de la commune rurale se trouve à 17 km de Fada N’Gourma (chef lieu
de la région), et à 203 km de Ouagadougou (capitale du Burkina Faso).

1.2. Organisation administrative
1.2.1 Evolution du statut administratif

Dans le cadre du découpage du territoire national en 30 provinces1 intervenu en 1984, la province du Gourma a été créée, avec Fada N’Gourma comme chef-lieu. Dans le cadre de cette réorganisation du territoire, Diapangou fut érigé en département par une ordonnance du 15 août 1984.
Avec l’adoption du code général des collectivités territoriales en décembre 2004, le
département de Diapangou est érigé en commune rurale, qui regroupe un ensemble de 31 villages administratifs dont Diapangou, le chef lieu.

1.2.2 Composantes administratives
La commune rurale de Diapangou compte 31 villages avec onze (11) hameaux de culture . Le village de Balga compte quatre hameaux de culture qui sont Kalmama,
Ouroubaré, Topangou et Forgou.
Le village de Djangaïe, situé à 32 km est le plus éloigné du chef lieu ; les plus proches sont les villages de Bandiabgou et Bardiadénie qui se trouvent à environ 1 km de Diapangou. Plus de la moitié des villages est située dans un rayon de 10km de part et d’autre de la Nationale N°4 (Ouagadougou, Fada N’Gourma, Frontière du Niger) qui dessert cette commune rurale.
Les principaux axes qui permettent de joindre Diapangou, le chef lieu sont :

  • - la Nationale N°4 ;
  • - la piste Diapangou –Wakou-Louargou ;
  • - la piste Diapangou-Pampangou ;
  • - La piste Diapangou –Tantiaka.

1.3. Caractéristiques physiques et naturelles
1.3.1. Relief
La comme rurale de Diapangou fait partie d’une vaste pénéplaine qui occupe toute la partie centrale du Burkina. D’une altitude moyenne de variant entre 300 et 320 m, elle est relativement peu accidentée, avec par endroits des affleurements de roches granitiques.

1.3.2. Climat
De part sa position géographique, la commune rurale de Diapangou se situe dans la zone climatique Nord soudanienne, qui se caractérise par deux saisons :

  • - une saison pluvieuse qui se manifeste généralement de Mai à Octobre avec la remontée de la mousson (vent chaud et humide d’origine océanique),
  • - et une saison sèche de 6 mois également ; il dure de Novembre à Avril avec la
    prédominance de l’harmattan qui est un vent sec et poussiéreux venant du Sahara. D’une façon générale, la pluviométrie de la commune reste relativement importante ; avec une moyenne de 769,3 mm pour quatre dernières années, répartie sur 47 jours de pluies.

Le relevé pluviométrique de cette courte période fait ressortir une forte variabilité inter annuelle de plus de 500 mm ; avec 560,0 mm en 2005 contre 1075,7 mm en 2004.

1.3.3. Sols
Dans la commune rurale de Diapangou, on distingue au moins (3) types de sols.

  • - Des sols argilo-sableux qui sont le résultat de l’altération des roches granitiques. Ce sont des sols assez légers, parsemés de blocs de granites. Ces sols sont les plus
    répandus dans la commune rurale, et restent dominants dans la partie sud et Sud-est de la commune rurale. Ces sols se prêtent à l’agriculture (riz, coton, arachide, sorgho) et aux activités pastorales.
  • - Les sols gravillonnaires, moins riches, ils se rencontrent surtout dans la partie Nord de la commune rurale. Leur pouvoir agronomique est assez faible. Toutefois, ils sont exploités pour la culture du sorgho, des arachides et du niébé.
  • - Les sols argileux très peu répandus, ils se rencontrent le long des cours d’eau, surtout dans la partie Sud-ouest de la commune rurale où il se prête à la culture maraîchère, du riz, du sorgho. Dans l’ensemble ces sols connaissent une dégradation progressive liée à la pression foncière et à la faible application des techniques de régénération des sols.

1.3.4. Végétation
Le couvert végétal présente des formations naturelles de type savane arbustive à savane arborée à dominance d’espèces utilitaires tels que le néré, le karité, le résinier, et tamarinier. Les formations végétales sont fortement marquées par l’action de l’homme ; la densité humaine s’est accrue dans cette commune rurale avec l’installation de migrants agricoles et pastoraux. Ainsi, la savane arborée tend que l’on trouve encore dans le sud –est de la commune, tend devenir une savane arbustive du fait des nombreuses défriches.

L’essentiel de la commune rurale est couvert par la savane arbustive à l’Est, au centre et au Nord sur les terroirs de Koulongou, Comboari, Balga. Cette savane arbustive est encore plus clairsemée au centre et au Nord à cause de la pression foncière sur les terroirs des villages de Bandiabgou, Bassabliga, Ountandéni, Pendori etc. Ces villages correspondent aux zones de forte concentration humaine.

Dans la commune rurale l’on note quelques actions ponctuelles de reboisement ;avec quelques vergers de manguiers et bosquets composés d’eucalyptus disséminés à travers différents villages. On observe ses plantations surtout le long des cours d’eau dans les villages de Balga, à Louargou, Nahambouga et à Comboari.
Le tapis herbacé, l’on rencontre essentiellement de Pennissetum pedicellatum, et quelques touffes d’Anthropogon gayanus et Leptadenia hastata.

1.3.5. Faune
Compte tenu de la pression humaine et de la dégradation du couvert végétal, la faune est rare et se résume à du petit gibier dont des lièvres, sangliers, des mangoustes, et une faune aviaire (perdreaux, des pintades, des tourterelles, des canards, etc).

1.3.6. Cours d’eau
Le réseau hydrographique est composé de quatre (4) cours d’eau temporaires dénommés Kalbani au Sud-ouest, Tchapiena à l’Est ; Tchadiane à au Nord-est et Kourgou au Nord . Ces cours d’eau appartiennent au bassin du Niger et alimentent les bas-fonds et les marres qui constituent les principaux points d’abreuvement des animaux.
Selon l’enquête de l’ONG Iles de Paix, ces marres et bas-fonds offrent entre 500 et 1000 ha de terres aménageables. Cependant, il n’existe que trois (3) retenues d’eau dans la commune rurale.
Il s’agit :

  • - du barrage de Balga situé au Nord à 13km de Diapangou ;
  • - du barrage de Kouloungou, situé à l’Est à 10km
  • - de la retenue d’eau de Boaka qui se trouve à Diapangou.

1.4. Historique de la fondation de Diapangou
1.4.1 Mouvement de peuplement ancien
La tradition orale enseigne que le père fondateur était un chasseur venu du Bénin. Au cours de sa chasse, il serait arrivé dans l’actuelle région de l’Est du Burkina, où il découvrit un puits non loin du village de Fada. Le lendemain au même puits il trouva des femmes venues pour puiser l’eau du puits.
Ces dernières lui donnèrent de l’eau à boire et s’en allèrent. Une fois à la maison, elle trouvèrent un gros gibier dans le plat qui avait servit de récipient à boire au chasseur. De retour à la maison, ces femmes qui étaient en fait les femmes du chef présentèrent le présent à leur mari en lui contant toute l’histoire. Plusieurs fois de suite, le chasseur renouvela le même geste.

Barnatanou, la sœur du chef de Fada, touchée par une telle gentillesse demanda à le rencontrer. Le chasseur se présenta alors dans la famille royale et fit la connaissance de la sœur du chef. Une seconde fois, il fut invité par le chef en personne, qui lui proposa de s’installer avec lui. Le chasseur accepta et le chef chargea sa sœur de s’occuper de l’étranger. C’est en assurant cette responsabilité qu’une intimité naquit entre le chasseur et la sœur du chef. Selon la tradition, la sœur du chef ne devait pas faire d’enfants. Cependant, de cette intimité naîtra trois (3) garçons, dont le premier était nommé Noaba (nous observons seulement) et le deuxième Pidot.
Ces trois (3) garçons grandirent dans la cours royale où ils se montrèrent très courageux et très fort. Craignant ainsi qu’un jour, ces enfants ne convoitent son pouvoir, le chef de Fada décida d’éloigner le chasseur Idani, sa sœur et leurs enfants. Ils les installèrent donc à l’Ouest, plus précisément à Ountandeni, tout en leur conférant la chefferie de cette localité.

1.4.2 Occupation spatiale traditionnelle
Cette famille Idani s’est vite agrandie, et pour les raisons d’espace cultivable et de chasse elle s’est scindée. Deux (2) des fils du chasseur ont migré vers l’Ouest et se sont installés à Diapangou d’où ils chassèrent les populations autochtones gourmantché qui étaient établis à savoir les Togoyeni, les Tiendano, les Kpaanda et les Gbenyeba. Les Togoyeni se sont alors retirés plus au sud puis créèrent les villages de Louargou, Tiantiaka, Kouloungou. Certains sont allés vers Fada. Au fils des ans, plusieurs princes quittèrent la grande famille royale pour conquérir de nouvelles terres. Ils s’installèrent dans les villages de Bandiabougou, Tokouna, Bossongri Yensemdéni tous dans la commune actuelle de Diapangou.
L’occupation spatiale de la commune rurale de Diapangou s’est poursuivie avec l’arrivée d’autres lignages gourmantché Diabri, Woba, Dayanga, Lompo et Natama.

D’autres lignages arrivèrent par la suite des royaumes Mossi et Bissa. Les Mossis occupent en majorité les villages situés dans la partie Sud-ouest de la commune rurale. Il s’agit des villages de Fonghin, Otiabragouni, Dianghaie, Sikidéni, Tilonti, Okargouni, Tielba, Louargou et Kolonkogo. Ces nouveaux venus ont été motivés par l’existence de bas-fonds et des sols richesses de cette partie de la commune rurale.
Leur arrivée se serait accentuée ces dernières années eu égard aux années de sécheresse qui ont durement frappé le plateau Mossi. Ils sont aussi attirés par le récent développement de la culture de coton ; et proviennent en majorité des provinces du Sanmatenga, du Kouritenga, du Namamtenga et de l’Oubritenga. Les peuls qui sont les pasteurs sont dissimulés dans tous les villages de la commune rurale et viennent pour la plus part des provinces de la Gnagna, du Séno, du Yagha et de la Komadjiari.

1.4.3 Relations sociales
Au début du 19ème siècle, un incident mineur déclencha entre le Roi du Gourma (Yenkirma2) et Diapangou une guerre dont Dianpangou sortit vainqueur. Au cours de la bataille, Yenkirma mortellement blessé, fut abandonné par les siens. Le Roi fut enterré à Diapangou selon ses vœux, dans un endroit où les Thiombiano n’ont plus le droit de se rendre. Toujours selon son souhait, la population construisit une forteresse qui allait protéger Diapangou contre toute attaque des gens de Noungou. En effet, les défenseurs avaient créé autour de la tombe fétiche de Yenkirma une espèce de forteresse naturelle constituée par une haie vive avec des arbres.

Ils y entassaient des vivres et des munitions ; et cette forteresse fut longtemps imprenable. Diapangou dirigé à cette époque par leur chef Bendia se proclama alors indépendant vis-à-vis de Fada, et conserva cette situation pendant près d’un siècle, jusqu’à l’arrivée des colons français. Le lieutenant Baud en 1898, aida le Roi Bantiané3 qui avait vainement lancé des attaques contre le chef de Diapangou, son ancien vassal. C’est seulement sous le règne du chef Yabiri que la forteresse de Diapangou fut détruite en 1898 par le Bantiané, aidé par les français. Durant la bataille, Yabiri le chef de Diapangou, blessé dû s’enfuir ; il fit porter son bonnet et ses chaussures de chef en gage de soumission à Bankiandé puis se suicida. Par son
acte, le chef de Diapangou s’est soumis à nouveau à l’autorité du roi de Fada N’Gourma.

Au sein de la commune rurale de Diapangou, certaines entités qui autrefois appartenaient au même terroir ont été subdivisées. C’est par exemple le cas de Okargouni et Louargou. La gestion des terres à Okargouni est liée à celle de Louargou ; c’est le chef de terre de Louargou qui assure les rites au niveau des deux villages. Ce type de lien traditionnel existe entre plusieurs autres villages de la commune. En dehors des relations de parenté directe entre certains villages de la commune il faut relever les échanges matrimoniaux qui se font généralement avec les villages voisins.

Dans la commune rurale de Diapangou, la plupart des villages développe des échanges commerciaux surtout avec Diapangou. Outre ces faits historiques, dans l’ensemble des villages de la commune rurale aucun conflit majeur entre les villages en dehors des conflits entre agriculteurs et éleveurs qui sont des conflits que l’on rencontre dans toutes les communes du Burkina.

2.1.2 Structure de la population
Tout comme l’ensemble de la province du Gourma, la population de la commune rurale de Diapangou se caractérise par son extrême jeunesse. En effet, sur une population totale de 17953 selon de RGP de 1996 plus de la moitié de la population c’est à dire 10 930 à moins de 20 ans. Selon ces données statistiques, la population féminine est de 51,89%, et celle masculine de 48,11%.

2.1.3 Dynamiques de la population
Les indicateurs portant sur la natalité, la fécondité et la mortalité ne sont disponibles qu’au niveau régional et provincial. La situation de la commune rurale de Diapangou sera appréciée à travers les indicateurs de la province du Gourma dont elle fait partie.

Natalité
Selon les données de la DRED4, le taux de natalité de la province du Gourma dont fait partie la commune rurale de Diapangou est de 50,6‰, contre 53,3‰ dans la région l’Est et de 46,1% pour le Burkina. Par rapport à la région de l’Est, le taux de natalité de la province est inférieur ; par contre par rapport au Burkina, ce taux est élevé. Cela s’explique en partie par l’entrée en union relativement précoce chez les filles dans la province du Gourma, la méconnaissance et/ou la difficulté d’accès aux méthodes contraceptives modernes.

Fécondité
Pour ce qui concerne le taux de fécondité pour l’ensemble de la région de l’Est il est de 251,3‰ et de 236‰ pour la province du Gourma.

Mortalité
Le taux de mortalité de la province du Gourma est de 14,2‰, contre 14,7‰ pour la région de l’Est et 15,2‰ au niveau national.

Evolution
En tenant compte d’un taux d’accroissement annuel de 2,15 % au niveau de la province du Gourma, la population administrative de la commune rurale de Diapangou atteindra 28 410 habitants en 2010.

Flux migratoires
La migration est définie par l’INSD comme le déplacement d’un individu ayant entraîné le changement de sa résidence habituelle pendant une durée d’au moins six mois. Toutefois si la durée de résidence au lieu de destination est inférieure à six mois, mais avec une intention d’y résider pendant au moins dix mois, il y a migration.
Partant de cette définition, l’on note que d’une façon générale le mouvement migratoire dans la commune rurale de Diapangou reste assez animé. En effet, la migration est un phénomène courant qui constitue une alternative aux aléas climatiques et à la recherche de l’amélioration des conditions d’existence.

Un nombre important de jeunes de la commune rurale de Diapangou quitte leur village pour :

  • - des centres urbains comme Fada, Ouagadougou, à la recherche d’emplois comme domestique de maison ou pour des activités commerciales ;
  • - d’autres régions du Burkina comme la Kompienga et la Tapoa pour servir de main d’œuvre dans les champs de coton ;
  • - enfin vers les pays limitrophes comme le Niger, le Bénin et le la Côte d’Ivoire à la recherche d’emplois rémunérés. Il existe du reste à Diapangou une association des expatriés de Côte d’Ivoire fort de 36 membres qui mène des activités avec l’appui de l’action sociale.

Dans la commune de Diapangou, il existe des déplacements internes vers des terroirs agricoles plus favorables, notamment vers les villages qui disposent encore de terres fertiles. Cela concerne entre autres les villages de Fonghin qui concentrent le maximum de bas-fonds. Jusqu’à une période récente, les installations nouvelles étaient encore enregistrées dans la commune rurale. Ce sont le plus souvent des migrants qui arrivaient du plateau Mossi et de la province de la Gnagna pour s’installer dans les zones agricoles plus favorables.
Ces mouvements même constituent parfois des contraintes pour les zones qui reçoivent et soulèvent quelquefois des conflits difficiles à résoudre.

2.2. Organisation sociale
2.1.1 Groupes ethniques
Dans la commune rurale de Diapangou on dénombre une dizaine de groupes ethniques qui cohabitent dont les Gourmantché, Mossi, peuhl, Zouasé, Somo, Haoussa, Bissa etc. Trois groupes ethniques sont numériques les plus importants à savoir par ordre d’importance
numérique :

  • - les Gourmantché ;
  • - les Mossi ;
  • - les peuhls.
    La langue Gourmantchéma reste la langue la plus parlée dans l’ensemble de la commune rurale de Diapangou, bien que la communauté Mossi soit également importante.

2.1.2 Religions et croyances
Le brassage ethnique fait que dans la plupart des villages de la commune rurale de Diapangou on retrouve trois communautés religieuses qui sont par ordre d’importance :

  • - l’animisme ;
  • - l’islam ;
  • - le christianisme (catholique et protestant).
    L’Islam est très marqué dans les villages de Tilonti, Diapangou centre, Comboari,
    Bandiabougou, Tokouna, etc. par contre christianisme est la religion dominante dans les villages comme Balga, Louargou, Fonghin, Wakou, Kolongo.
    On peut compter dans la commune rurale les infrastructures religieuses suivantes :
  • - Huit (8) sites sacrés
  • - des mosquées à Louargou, Balga, Fonghin, Diapangou centre, Comboari
  • - des églises catholiques à Louargou, Balga, Fonghin, Wakou, Tilonti,
    Ountandéni, Comboari ;
  • - des églises protestantes à Louargou, Balga, Koulongou, Tilonti, Tielba ;

2.1.3 Organisation traditionnelle du pouvoir
Dans la commune rurale de Diapangou, l’organisation traditionnelle du pouvoir s’analyse à deux niveaux : le niveau communal qui regroupe tous les villages administratifs et le niveau village. L’entité communale tout comme celle du village relève des types de sociétés dites hiérarchisées avec un pouvoir centralisé au sommet d’une pyramide sociale, s’exerçant souverainement sur un territoire donné.

Le niveau de l’ensemble de la commune rurale
La chefferie de Diapangou est détenue par la famille Idani, venu de Fada, selon les données de l’historique du peuplement. Le chef est donc toujours issu des ‘bulkinba’ qui constitue les nobles de la famille Idani. Le système politique en place permet à tout ‘bulkino’ de faire acte de candidature à la succession du chef.

Sa majesté le roi du Gulmu intronise le chef de Diapangou, comme tous les chefs de canton du Gulmu. Cette chefferie se transmet en principe de père en fils. La gestion du pouvoir traditionnel fait toujours objet de compétition entre les prétendants nobles de la famille Idani. A l’heure actuelle, il existe un problème de chefferie au niveau de Diapangou. Les deux quartiers qui composent le centre du village ont chacun son chef. Ce sujet reste tabou ; l’on évite d’en parler à tous les niveaux.

Au niveau village
Généralement, les chefs de villages sont identifiés parmi les lignages autochtones. Le pouvoir se transmet de père en fils en tenant compte du plus âgé du lignage. A la mort du chef, les prétendants au trône se rendent chez le chef de Diapangou qui identifie le futur chef. Après leur désignation, les futurs chefs subissent des rites d’initiation d’une semaine à l’issue desquels, ils sont proclamés chefs par une cérémonie officielle. Toutefois, la chefferie de certains villages ne relève pas de Diapangou. En effet, le chef de Boaka est le supérieur hiérarchique de celui de Wakou. Le village de Balga relève d’une autre principauté. A Balga, la gestion du pouvoir est assurée par le clan Lompo. Le chef élu de façon « démocratique »6, est intronisé par le chef de Bilanga.

A Tokouna la chefferie est assurée par les Idani et se transmet de père en fils. Dans certains villages il n’y a pas de chef mais un représentant de la famille Idani. Il s’agit par exemple du village Yensemdéni. A Comboari comme à Nahambouga et à Tchamboado la chefferie est assurée par les Woba et se transmet de père en fils, quant à la chefferie de la terre est également assuré par les Naba.
Pour la gestion du pouvoir traditionnel, outre le chef de clanqui assiste le chef de village par ses conseils, il est également entouré de ministres qu’il consulte pour avis concernant les litiges entre ses sujets.
Dans la commune rurale de Diapangou, il existe près d’une vingtaine de patronymes : Idani, Louari, Soubéga, Yougbaré, Kiema, Lankouandé, Sana, Silna, Togoyeni, Kala, Woba, Sawadogo, Diallo, Dayamba, Namoaro, Barry, Yada, Combary (Balga).

La place de la femme dans la société Gourmantché
La femme occupe encore le second rôle après l’homme dans la société gourmantchéma ; même si on observe de nos jours quelques changements dans les perceptions que l’on avait des femmes. Ces changements de perception ont surtout été l’œuvre des différents intervenants qui pour la plus part encourage l’implication des femmes au niveau non seulement de la réalisation des activités mais également dans les prises de décision.

Cependant, cette place qu’elle occupe reste très importante dans la société gourmantchéma qui est une société patrilinéaire. En effet, la femme joue un rôle essentiel dans la pérennisation du lignage du mari. Les travaux domestiques et l’éducation des enfants lui sont dévolus mais elle est écartée des cérémonies d’initiation qui sont des moments importants dans la vie de l’enfant.
Dans cette société, la femme subit encore l’excision qui fait partir des rites du mariage. Malgré les sensibilisations qui sont menées dans le sens de l’abandon de cette pratique elle persiste encore de nos jours.

Au niveau de la gestion des biens matériels du foyer elle a souvent l’accès mais pas le contrôle ; elle ne peut donc être propriétaire terrien. Au niveau de la commune rurale de Diapangou, on dénombre un nombre important de groupement de femmes. Grâce à l’intervention des associations comme Bouyaba, Untani des agro pasteurs, l’Union Taamba et bien d’autres structures, les femmes réalisent des activités génératrices de revenus qui leur procurent des revenus substantiels. Parmi ces activités on peut dénombrer le petit commerce, l’élevage des petits ruminants, la commercialisation des céréales etc.

3.2 Activités économiques
L’économie de la commune rurale de Diapangou repose essentiellement sur les secteurs de l’agriculture et de l’élevage qui fournissent la quasi-totalité des produits alimentaires et revenus à la population.

3.2.1 Secteurs de production
L’agriculture
L’agriculture demeure la principale activité de production pourvoyeuse d’emplois et de revenus à la majeure partie de la population de la commune rurale de Diapangou.
Pratiquée essentiellement en saison hivernale, sur environ 12 195 ha, l’agriculture dans la commune de Diapangou est basée sur les cultures vivrières (sorgho, mil, maïs) qui constituent plus de 95% des productions.
Système de production Le mode de production agricole est de type extensif, avec de petites exploitations familiales de 04 hectares en moyenne. Avec la dégradation et l’épuisement des terres cultivables, on assiste à une évolution des méthodes de production comportant l’adoption des nouvelles techniques de production dont des mesures de conservation et restauration des sols (DRS/CES), la mécanisation agricole, l’utilisation de semences améliorées, …

Selon le ZAT, la commune de Diapangou compte actuellement environ 60% de producteurs qui maîtrisent et utilisent les cordons pierreux et plus de 45% les fosses fumières. Au moins 10% des superficies emblavées est couverte de cordons pierreux, et 20 à 25 villages de la commune serait équipés en matériel de réalisation de ces cordons et fosses fumières grâce essentiellement aux appuis du PNGT2 et de l’ONG Iles de paix. L’outil de production est en nette amélioration avec la généralisation de l’utilisation de la charrue à traction bovine ou asine, adoptée par la quasi-totalité des producteurs, soit plus de 90% des producteurs. Dans la commune il existe deux producteurs motorisés équipés de tracteurs et plusieurs producteurs font appelle à des tracteurs au niveau des localités voisines.

Productions vivrières
Les principales spéculations vivrières sont le sorgho rouge et le mil qui occupent plus de 60% des superficies emblavées. Le maïs, le niébé et la patate sont également produits. Les rendements varient selon les saisons et les cultures. Le riz et le maïs présentent les meilleurs rendements au niveau des cultures céréalières. Pour les autres cultures la patate et le niébé présentent les meilleurs rendements.

Sur la base des normes de consommation annuelles estimées à 190 kg par personne, les besoins alimentaires de la population de la commune ont été évalués à 4853,5 tonnes en 2005. Par rapport à une production céréalière de 6774 tonnes, il se dégage un excédent brut de 1 920 tonnes. Même si l’on considère que 85% de la production céréalières constituent le stock pour la consommation, la situation alimentaire de la commune présente un excédent de près de 1000 tonnes.
Cependant ce bilan céréalier reste théorique au regard de l’utilisation souvent importantes des productions céréalières à des fins non alimentaires (vente, funérailles, dons,…).
Il faut néanmoins noter que ce bilan concorde avec l’avis des producteurs qui affirment manger à leur faim depuis plusieurs années.

Les productions de rente
Les productions de rente restent faibles, tout en constituant des sources de revenus importants pour les producteurs. La valeur marchande des cultures de rente est estimée à près de 240.000.000 de FCFA en 2005 dans la commune de Diapangou.
Les productions de rente sont dominées par le de coton qui représente près de 60% des production, et l’arachides qui atteint 25% des quantités produites. En valeur marchande, ces deux spéculations présentent également les valeurs les plus fortes. Le coton représente environ 60% de la valeur marchande et l’arachide environ 30%.

La production maraîchère
La production maraîchère mobilise de plus en plus de producteurs dans la commune rurale de Diapangou, compte tenu des disponibilités en eau de production au niveau des barrages et retenues, et de la forte demande en légumes au niveau de la ville de Fada N’Gourma à moins de 20 km.
Les principales spéculations sont la pastèque, la tomate, l’oignon, le chou, l’aubergine, la laitue et le concombre. Elles sont produites en aval des barrages et autour de quelques points d’eau, sur des superficies estimées annuellement à plus de 80 ha. Cinq villages de la commune sont particulièrement réputés pour la production maraîchère ; il s’agit de Louargou, Balga, Fonghin, Bandiabgou et Diapangou.

L’élevage
L’élevage représente après l’agriculture, la deuxième activité de production dans la commune de Diapangou. La population d’éleveurs estimée à 18,28% de la population totale, soit environ 8.199 personnes, lors de la dernière enquête nationale sur l’effectif du cheptel (ENEC II) réalisée entre juin 2002 et novembre 2003.
En 2005, la population d’éleveurs était estimée à environ 8.375 personnes et le nombre de ménages d’éleveurs à 4679. Les échanges sur le terrain avec les populations font ressortir une proportion plus grande de la population livrée aux activités pastorales.
Le système de production traditionnel ou extensif d’élevage reste dominant, caractérisé par une faible utilisation de SPAI, la vaccination d’une partie des bovins seulement en cas de maladies déclarées ou pour le besoin d’obtention d’un certificat international de transhumance (CIT).

La transhumance reste également développée notamment au niveau des gros producteurs de bétail qui passent les périodes de soudure dans la province de la Tapoa et dans les pays frontaliers, principalement le Bénin et le Togo. L’effectif du cheptel est dominé par la volaille, les caprins, les bovins et les ovins. Selon les
résultats de la deuxième enquête sur l’effectif du cheptel (ENECII) réalisé entre juin 2002 et novembre 2003, la commune de Diapangou comptait un peu moins de 60 000 têtes d’animaux toutes espèces confondues. Sur la base des prix moyens par espèces, le cheptel de la commune représente une richesse potentielle de plus de 800 000 000 de FCFA.

TENDANCE DE DEVELOPPEMENT
4.1 Potentialités
4.1.1 Potentialités naturelles
La commune rurale dispose d’un potentiel de quatre (4) cours d’eau et de bas-fonds
aménageables qui pourrait permettre de soutenir les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Les périmètres aménagés contribuent déjà à diversifier les sources de revenus des producteurs maraîchers. En rappel, il s’agit des périmètres suivants :

  • - un bas fonds aménagé de 17 ha à Fonghin ;
  • - un bas fonds de 20 ha en aménagement à Kombouari ;
  • - 07 retenues d’eau et barrages à Louargou, Fonghin, Balga, Tilonti, Diapangou,
    Bandiabgou et à Litiayenli.

L’existence des barrages de Balga, de Kouloungou et la retenue de Boaka offrent également des possibilités d’améliorer la production agricole et pastorale. Dans le même cadre, la perspective de la réalisation de deux barrages à Pampangou et Comboari viendront également renforcer l’offre en eau de production dans la commune rurale de Diapangou. Les différents aménagements réalisés ou en perspective offrent à la commune rurale de Diapangou des disponibilités en eau de surface pour diverses productions.

4.1.2 Potentialités organisationnelles
Les organisations paysannes, les structures associatives constituent des acteurs potentiels pouvant participer aux actions de développement de la commune.

4.1.3 Potentialités économiques
L’agriculture demeure le secteur le plus porteur de la commune, suivi par l’élevage. La production de céréales permet en effet de faire face à la satisfaction des besoins alimentaires et celle des cultures de rente aux autres besoins. L’existence de banque de céréales permet également une meilleure conservation des produits agricoles.

Le maraîchage
La commune rurale dispose de plusieurs périmètres aménagés qui permettent ainsi une diversification de la culture de contre saison. Une meilleure organisation de la filière maraîchère constitue une potentialité économique pour la commune rurale de Diapangou. Cette commune rurale située à la porte de la commune urbaine de Fada N’Gourma et qui en plus est desservie par la route nationale 4, en état, dispose de facilité d’écoulement des produits maraîchers sur le marché de Fada. Cette production pourrait également être enlevée par des commerçants du Togo et du Bénin qui viennent s’approvisionner dans la région Est du Burkina. Cela nécessite toutefois que les productions soient significatives et de bonnes qualités.

L’élevage
Au niveau de l’élevage, la dynamisation de la filière lait va contribuer à un accroissement des revenus des producteurs. Par ailleurs, deux (2) axes de commercialisation du bétail, qui passent par la commune rurale de Diapangou, offrent une possibilité d’écoulement du bétail. Il s’agit de l’axe Pouytenga et Fada Bissiga.


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