Accueil > Histoire > Burkina Faso : Le Mogho Naaba Wobgo
Burkina Faso : Le Mogho Naaba Wobgo
Né vers 1850, Boukary Koutou est le benjamin des huit fis du Mogho Naba, Hallilou Koutou. Alassane, le fis aîné, succède à son père en 1870 et exile Boukary dans le sud-ouest du royaume.
En 1889, à la mort de son frère, Boukary s’empare du pouvoir par la force. Proclamé Mogho Naba il choisit de s’appeler Wobgo (l’éléphant). Sa devise, « cent génies rouges n’effraient pas l’éléphant », est un défi aux ennemis qui voudraient l’affronter.
Bien qu’il ait fait bon accueil à la mission Binger, Boukary affiche une attitude de plus en plus hostile à l’égard des Français Il a une vision claire de la politique expansionniste des Européens et ne se fait guère d’illusions sur le bénéfice que
peut retirer son pays d’un protectorat de la France.
En 1896 il entre en résistance. Résistance armée lors de la prise de Ouagadougou,
puis, quelque temps après, en suscitant un soulèvement d’autres chefs mossi, enfin
par une alliance avec les Britanniques. Résistance passive par la fuite qui lui conserve sa légitimité, et le refus de reconnaître le traité imposé par Voulet.
Le 24 juillet 1897, Wobgo signe un traité de protectorat avec les Anglais. Il obtient
leur protection et demeure en Gold Coast jusqu’à sa mort en janvier 1904.
« Ton chef, dis-tu, vient pour organiser le pays mais je trouve que mon pays marche
très bien et qu’il n’a nul besoin d’organisation. Tu me dis encore que ton chef me
donnera de l’argent, de beaux cadeaux, etc. Mais tout cela je le possède et je n’ai
qu’à m’adresser à mes marchands pour obtenir tout ce qui me fait plaisir. Donc
vas-t-en ! »
Boukary Naba à Destenave en 1895