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FESPACO : Les pionniers honorés à Ouaga Historique DU FESPACO

Entre 2009 et 2011, de nombreux professionnels africains du septième Art ont disparu. Pour leur rendre hommage, une cérémonie solennelle a été organisée en leur mémoire dimanche dernier à la Place des cinéastes, à Ouagadougou.

Leurs films sont également au programme de cette 22ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.

Il y a deux ans, lors de la 21ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), les réalisateurs sénégalais Mahama Johnson Traoré et Thierno Faty Sow, décédés l’année dernière, étaient parmi les invités de marque.
A l’hôtel Azalaï, ex-Indépendance, on les voyait discuter et partager leur joie dans le hall, entourés des jeunes cinéastes, comédiens, producteurs et journalistes. Leur ombre plane sur l’édition 2011 et le Fespaco a tenu à leur rendre hommage ainsi qu’à dix autres réalisateurs et comédiens africains : l’Ivoirien Désiré Ecaré, le Malien Adama Drabo, les Sénégalais Samba Félix Ndiaye et James Campbell Badiane, le Gabonais André Ottong, les Burkinabé Amadou Bourou, Sotigui Kouyaté, Moustapha Dao, Dominique Zeida et le Tunisien Tahar Chériaa. A cette liste, on peut ajouter le nom du jeune réalisateur sénégalais El Hadj Samba Sarr, très tôt disparu l’an dernier, juste après son retour d’un festival à Abidjan et qui lui aussi traînait sa silhouette joviale et son sourire permanent dans les couloirs du festival lors de la 21ème édition.

Ces artistes inoubliables, qui ont tous quitté ce monde entre 2009 et 2010, laissent une empreinte indélébile dans le paysage du septième Art africain.

Un flambeau entretenu par chaque génération Il faut dire que ces deux dernières années ont été les plus sombres pour le cinéma du continent. Aucun secteur du métier n’a été épargné par la grande faucheuse, comme le rappelle Michel Ouédraogo, délégué général du Fespaco.

En plus de la traditionnelle cérémonie de libation (initiée par Ousmane Sembène pour rendre hommage aux disparus), leurs œuvres sont projetées dans différentes salles afin de perpétuer leur legs qui figure en bonne place dans le patrimoine cinématographique africain. « Le Fespaco tachera d’en prendre soin afin que ne s’assoupisse pas la conscience collective qu’ils ont voulu éveiller à travers leur imaginaire », confie Michel Ouédraogo.

Des films comme « Visages de femmes » de Désiré Ecaré, « Questions à la terre natale » de Samba Félix Ndiaye, « Njangaan » de Mahama Johnson Traoré, « Keïta, l’héritage du griot » de Dany Kouyaté dans lequel joue son défunt père Sotigui, ainsi que d’autres œuvres sont au programme durant toute la durée du festival. Dimanche dernier, dans la matinée, une cérémonie de libation a réuni de nombreux réalisateurs, comédiens et professionnels du septième Art à la Place des cinéastes érigée en 1987 en plein cœur de la capitale burkinabé. Sous la chaleur de Ouaga, à l’ombre de la statue symbolisant le doyen Ousmane Sembène avec sa pipe légendaire, brandissant l’Etalon d’honneur de Yénnenga, des hommages appuyés ont été rendus à tous ceux qui sont partis et qui ont contribué à rendre le Fespaco plus crédible, plus professionnel.

« Cette cérémonie, qui se veut simple, permet de poser de grands actes. Des doyens comme Ousmane Sembène continuent de guider les pas de tous les cinéastes et tout ce que nous faisons entre dans le cadre de l’esprit de ces devanciers », a estimé le réalisateur burkinabé Gaston Kaboré. D’autres ont mis l’accent sur le combat du cinéma africain qui est comme une quête perpétuelle, un flambeau entretenu par chaque génération.

Le musicien sénégalais Wasis Diop, frère cadet du célèbre réalisateur Djibril Diop Mambéty, très connu dans le milieu du cinéma africain pour avoir signé de nombreuses bandes originales de films, était présent à la cérémonie de libation. Il a reconnu le génie de certains de nos cinéastes qui, à l’image de Sembène, étaient à la fois des monstres sacrés, des philosophes et des poètes qui savaient captiver leur public et produire des images à jamais gravées dans nos mémoires. Un autre cinéaste sénégalais présent, Cheikh Ngaïdo Bâ, a estimé qu’il est indispensable de rendre hommage aux anciens qui ont inventé en 1969 cette belle fête qu’est le Fespaco. Et rien que pour cela, leur mémoire et leurs œuvres doivent être perpétuées. (infotchad.com)


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