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LE PAYS GOUROUNSI

Il couvre une grande superficie, au sud et à l’ouest de la capitale. La région autour de Pô est vallonnée : on y rencontre des escarpements importants dont le plus élevé est le pic Nahouri. Les pluies étant plus abondantes que dans le Plateau central, la végétation est plus fournie.

Les Gourounsi, dont l’appellation englobe plusieurs groupes tels que les
Nuni et les Kasséna, font partie des ethnies les plus anciennement installées sur le territoire burkinabè. De tout temps, ils ont dû se protéger contre l’envahisseur. S’ils ont pu lui résister et garder leur autonomie, c’est grâce à l’architecture élaborée de leur habitat. Chaque village a. dans son histoire, essuyé plusieurs assauts et l’efficacité des constructions gourounsi a fait ses preuves.

L’habitat gourounsi

Il se caractérise par l’aspect massif des cases, leur toit en terrasse et, surtout, par les décorations qui ornent les murs.
La maison de la femme est formée de deux ou trois cases rondes au toit plat, de diamètres différents et imbriquées les unes dans les autres.
Une ou deux de ces pièces, de dimension réduite, servent à la préparation et à la cuisson des repas ; le toit est percé au-dessus du foyer, permettant l’évacuation de la fumée. L’autre pièce, un peu plus spacieuse, est la chambre de la femme.

La cuisine
La cuisine

La case des hommes est de forme rectangulaire, avec une toiture plate.
Sa dimension est d’environ 3 m de large sur 5 à 6 m de long. Les différentes cases sont groupes autour de petites cours, elles-mêmes entourant de grandes cours communes. La taille des concessions varie de quatre ou cinq habitations à une trentaine, formant alors un véritable petit village. Poulaillers, étables et greniers sont également inclus à l’intérieur du mur d’enceinte, lequel est généralement dépourvu d’ouvertures apparentes.

les maisons rectangulaires sont pour les couples

Autrefois utilisés pour guetter l’ennemi, les toits servent aujourd’hui de terrasses pour y stocker les céréales à l’abri des animaux ou pour y dormir la nuit durant la saison chaude. Des escaliers en terre construits à même Ie mur permettent d’accéder aux terrasses. Parfois, on utilise un tronc dont la partie supérieure se termine en fourche et dans lequel des marches ont été taillées.

Les murs sont construits par les hommes, avec de la terre mélangée à de la
bouse de vache, puis sont battus avec un gros morceau de bois, ce qui les rend
durs et très solides. Ils sont ensuite recouverts d’un crépi préparé avec de la terre de termitière. L’art de la décoration est confié aux femmes. Après avoir lissé les parois avec leurs mains ou une pierre plate, elles tracent des motifs géométriques, des symboles protecteurs et les figures des totems du clan.

Les couleurs se résument à trois tons. le noir, obtenu avec de la cendre et de l’argile noire pilée : Ie rouge, résultant d’une décoction de diverses plantes mélangées avec de la latérite ; la chaux ou le kaolin constitue la base de la couleur blanche.

Pour protéger les teintes, les femmes les recouvrent ensuite avec une préparation à base d’écorce de néré bouillie. Chaque étape de ce processus s’exécute sur la couche précédente avant qu’elle ne soit sèche.


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