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La fondation de Tiébélé et de sa cour royale
A l’origine, les Kasséna de la région de Tiébélé étaient formés de deux groupes en conflit permanent : les Dougdjiebié (constitués de Warombou et de Mantchiobou) qui vivaient au pied de la colline Yéfi, et les Koumboul, habitants de Kollo, et détenteurs des terres.
Situation géographique
La commune de Tiébélé relève de la région administrative du Centre-Sud et plus précisément de la province du Nahouri dont Pô en est le chef lieu12(*). Elle est située au sud-est de Pô à environ trente un (31) km13(*) et est accessible par la Nationale 25 reliant Pô à Guelwongo, localité située à la frontière du Ghana.
a commune est localisée entre les méridiens 10°29’58’ et 11°12’53’ de latitude nord et les parallèles 0°47’27’ et 1°04’ de longitude ouest et s’étend sur une superficie totale de trois cent quatre vingt un (381) km²14(*). Elle est limitée :
– à l’est par les communes rurales de Ziou et de Zecco ;
– à l’ouest par la commune urbaine de Pô ;
– au nord par la commune rurale de Gomboussougou ;
– au sud par la République du Ghana.
La commune rurale de Tiébélé compte soixante sept (67) villages et le chef lieu est structuré en secteurs. Les villages se situent à un rayon moyen de vingt cinq (25) kilomètres.
Fondation de Tiébélé et de sa cour royale
« A l’origine, les Kasséna de la région de Tiébélé étaient formés de deux groupes en conflit permanent : les Dougdjiebié (constitués de Warombou et de Mantchiobou) qui vivaient au pied de la colline Yéfi, et les Koumboul, habitants de Kollo, et détenteurs des terres.
C’est l’arrivée des Mossi dans la région vers le XVIème siècle, qui conduira à la création de la chefferie de Tiébélé. Ceux-ci firent leur apparition sous forme d’un petit groupe d’immigrants avec à leur tête l’ancêtre des chefs de Tiébélé connu sous le nom de Patyringomie. Celui-ci avait quitté Loumbila, village moaga situé à quelques kilomètres au nord-est de Ouagadougou, suite à un conflit de succession l’opposant à ses frères. A son arrivée, ce petit groupe reçut un accueil favorable de la part des Warombou et des Mantchiobou et s’installa sur la colline de Tchibeli, qui donnera à Tiébélé son nom. Mais, les habitants de Kollo montrèrent des hostilités à leur égard. Ces conflits auraient amené leur chef à jeter un sort sur la descendance des nouveaux arrivants. Mais, ce sort eut un effet inverse et, une fois que les Mossi furent assez nombreux, ce sont-eux qui furent en mesure de chasser les habitants de Kollo. Dans ce processus, ils s’assurèrent la maîtrise des terres en gardant un Koumboul parmi eux.
la mort de Patyringomie, son fils, Buinkiété, décida de fonder son royaume. Pour cela, il se rendit à Nanlorgho pour acquérir un fétiche puissant appelé Kora ou Kwara, qui lui permit de régner en maître sur tous les habitants de la Chefferie de Tiébélé. Depuis, tous les groupes effacèrent leurs différences pour devenir des Kasséna.
Quant aux habitants de Kollo, ils s’enfuirent vers le sud et fondèrent le village de Kolloforo (Ghana).
Aujourd’hui, la cour royale de Tiébélé constitue un témoignage exceptionnel des traditions Kasséna. Que ce soit l’architecture et les décorations des habitations, l’organisation sociale de la chefferie ou bien encore les croyances et la religion, de multiples aspects de la riche culture de ce peuple ont perduré à travers les siècles. »15(*)
Données démographiques et climatiques
Nous verrons d’abord les éléments liés à la population de la localité avant d’aborder ceux liés au climat et à la végétation.
Population
Avec une population estimée à cinquante quatre mil neuf cent quatre vingt cinq (54.985) en 2006 soit 35,01%16(*) de la population de la province du Nahouri, Tiébélé est la commune la plus peuplée de cette province. Elle fait partie des communes de la province ayant la plus forte densité à savoir cent quarante trois (143) habitants par kilomètre carré selon les données de 200617(*). Elle est majoritairement peuplée par des Kasséna. Les Kasséna sont classés dans le groupe des « Gurunse ». Divers mouvements migratoires, situés vers le XVIème siècle, contribuèrent à la mise en place du peuplement Kasséna. Certaines populations sont venues du pays Moaga, d’autres trouvent leurs origines dans le village de Kasana (Ghana actuel), ou bien encore dans le pays Bissa, situé lui aussi dans le Sud du Burkina Faso, un peu plus à l’Est. On peut estimer qu’entre le milieu du XVIème siècle et le début du XVIIème siècle, la mise en place du peuplement Kasséna est achevée, de même que la constitution de son territoire : le Kasongo18(*).
Mais, on y rencontre également des Nankana, sous groupe du groupe ethnique « Gurunse », des Mossi et des Peulh19(*). La commune de Tiébélé, à l’image du pays tout entier, est caractérisée par la jeunesse de sa population et la prédominance des femmes (52,1%)20(*) par rapport aux hommes.
Climat et végétation
Le climat de la zone de Tiébélé est de type nord-soudanien caractérisé par deux saisons : une saison des pluies et une saison sèche. La saison des pluies va de juin à septembre-octobre. La saison sèche s’étend en moyenne d’octobre à mi-mai. Les températures présentent une variation saisonnière caractérisée par :
– deux périodes de fortes chaleurs dont la première période (mars à mai) précède la saison des pluies (minima 24,2°c et maxima 38,2°c) et la seconde période (octobre à novembre) succède la saison pluvieuse (minima 2O,3°c, maxima 35,0°c)
– deux saisons froides qui se résument à une saison froide et humide correspondant à la saison pluvieuse et à une saison fraîche et sèche de décembre à février.
uant à la végétation, elle est du type savane arbustive plus ou moins dense. Les espèces ligneuses dominantes sont des Butyrospermum parkii d’Acaca seval et de Parkia biglobosa. Dans les zones basses, abondent des peuplements de Mitragina inermis21(*).
Kiswendsida Marie Aimé OUEDRAOGO