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Le « KUUNGOU ou KUUNGA » : tambour d’appel au combat pour la survie d’une communauté

Dans la société traditionnelle, lorsqu’un danger certain (attaque imminente de ravisseurs, apparition d’une virulente épidémie, imposition d’un "embargo mystique sous forme de sort jeté en réponse à une provocation (vol de femme de ynonyonsé, etc.)), était annoncé, le chef de village ordonnait les Tansoben-damba(combattants en 1ère ligne) d’informer les populations du risque annoncé.

Cette annonce se fait au rythme du « KUUNGOU ou KUUNGA ». Il s’agit d’un tambour spécifique ayant un retentissement particulier et joué par une personne spéciale. Dès que le son est émis, toute la communauté s’amène à la place publique pour recevoir la nouvelle. Rapidement, une répartition des tâches se fait.
Les capables (aptes et propres) au combat se signalaient pour se faire enrôler. Il s’agissait généralement des Tansoben-damba(guerriers patentés) des Tengsoben-damba(chefs de terre ou ynonyonse), les Ra-pobi(gardiens du chef), les poece et autres féticheurs.
Un bref temps de préparation est accordé pour consulter les ancêtres et les mânes soit pour réparer les torts à leur endroit afin d’être dans leurs bonnes grâces, soit pour demander d’aides dans l’optique de gagner la guerre sans ou avec peu de pertes.

En ces moments précis, il n’y a pas de place pour les polémiques (débats stériles sur le bien-fondé du combat, le nombre des chevaux et d’hommes, la beauté, la bonté, la méchanceté du chef ) ni pour les contestations encore moins pour les désobéissances.
Aussi, les bagarres personnelles (rivalités en matière de femmes, de chefferies, de commerces et de récoltes) étaient enterrées afin que la communauté soit dans une homogénéité psychosociologique et dans une harmonie culturelle sous le prétexte philosophique que c’est « parce qu’il y a la tête que la salive coule ».
Par conséquent, l’intérêt devient unique. La communauté s’engage, débarrassée de toutes les impuretés, unie, déterminée et guidée pour la victoire. Le seul objectif est de ramener le triomphe aux enfants et aux femmes qui, en guise de reconnaissances, organiseront une belle fête de réjouissance pour remercier les intrépides guerriers.
Ainsi fonctionnait la société traditionnelle.

Prof Dr Kouraogo Patrice


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