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La région du Sud-ouest du Burkina Faso

La région est située dans la partie sud-ouest du Burkina Faso Elle est limitée à l’Est par la république du Ghana et la région administrative du Centre-ouest, au sud par la république de la Côte-d’Ivoire, à l’Ouest par les régions administratives des Cascades et des Hauts Bassins, enfin au Nord par les régions administratives des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-ouest. Sa superficie totale est d’environ 16 576 km² soit 6,1% du territoire national.

La région du Sud-ouest est l’une des treize (13) régions créées par la loi n° 013-2001/AN du 02 juillet 2001 portant organisation du territoire du Burkina Faso. Elle est composée de quatre (4) provinces : la Bougouriba, le Ioba, le Noumbiel et le Poni. On dénombre 28 départements, 4 communes urbaines, 24 communes rurales
et 1 086 villages. Les 4 communes urbaines correspondent au chef-lieu de chacune des provinces et disposent des organes élus et de l’autonomie financière.
A côté de l’organisation administrative moderne, cohabite une organisation sociale de type traditionnel, gérontocratique dont la structuration est marquée par des clans et des lignages. Le maintien de l’ordre social est basé sur le respect de la hiérarchie du chef de ménage en passant par la concession, la famille, le clan, le coutumier jusqu’au village ou à l’inter-villages. Dans le domaine foncier, le chef de terre est chargé de régler les litiges sur la base des lois et des règlements traditionnels qui régissent les sociétés. L’administration moderne n’est saisie que lorsqu’il y a des problèmes.

L’organisation sociale est aussi basée sur le matriclan avec trois variantes : la parenté maternelle, le matriclan du père et la parenté paternelle. Dans le rameau « Lobiri » (Lobis et Birifors), la parenté maternelle est prédominante, source de frustration de nos jours, dans le système d’héritage (le neveu prend l’héritage). Chez
les Dagara-Wiilé, l’héritage se pratique en excluant la main mise des neveux sur les biens de l’oncle maternel.

Les seuls héritiers légitimes dans ce système demeurent les frères ou sœurs consanguins du défunt. Dans la région, la femme n’a pas droit à la terre (excepté les champs de case, autour de l’habitation) ce qui ne facilite pas sa promotion.
La région est marquée par l’une des valeurs légendaires africaines (la solidarité) et par des pesanteurs socioculturelles néfastes (lévirat, excision, successions matrilinéaires, dot etc). Mais compte tenu des difficultés économiques actuelles, certaines valeurs positives connaissent tant au niveau familial que communautaire une régression faisant place à des comportements individualistes.
C’est pourquoi on assiste à un accroissement de la marginalisation des couches les plus démunies qui ne bénéficient plus d’une réelle solidarité clanique.

Milieu physique et naturel
Le Sud-ouest est l’une des régions les mieux arrosées du Burkina Faso (région comprise entre les isohyètes900 et 1200 mm). Elle appartient à la zone climatique de type soudanien et se caractérise par un relief très accidenté (altitude moyenne de 450 m), une température moyenne annuelle de 27°C qui oscille entre un minimum de 21°C et un maximum de 32°C. L’amplitude thermique y est relativement faible (11°C). Le réseau hydrographique appartient au bassin versant du fleuve Mouhoun avec un potentiel important de sites de barrages, (Bougouriba, Noumbiel).

La végétation est relativement dense et variée. La région du Sud-ouest appartient au domaine phytogéographique soudanien avec une végétation de type savane. Du Nord au Sud, on observe une évolution de la savane arborée vers la forêt claire et les galeries forestières le long des cours d’eau. Les aires à vocation strictement faunique sont estimées à 271 000 ha.
Les espèces couramment rencontrées sont les singes, les petites antilopes, les porcs-épics, les lièvres, les francolins, les pintades, les sarcelles, les petites et grandes outardes, etc. Les ressources fauniques de la région du Sud-ouest, jadis abondantes et diversifiées, se sont de nos jours raréfiées.

Caractéristiques démographiques
Selon le recensement général de la population et de l’habitation de 1996, la population de la région du Sud ouest était de 485 313 habitants. Elle croit à un rythme très faible que celui de la population totale (3,7% contre 0,81%). En 2005 la population de la région est estimée à 523 764 habitants et représente 4,08 % de l’ensemble du pays. Les provinces les plus peuplées sont le Poni 38,53 % et le Ioba 33,54 % de la population régionale. La province la moins peuplée est le Noumbiel 11,22 %.

Dans le domaine de la santé, la prévalence de certaines maladies est liée aux conditions environnementales, notamment, l’existence dans la région :
• de nombreux marécages qui sont des réservoirs de la malaria ;
• d’affluents et de galeries forestières qui constituent des gîtes de vecteurs pour l’onchocercose, la trypanosomiase, la bilharziose, la schistosomiase, la fièvre jaune, la leishmaniose, et les shigelloses.
Les maladies diarrhéiques qui font partie des principales causes de consultations dans la région sont dues au faible accès des populations à l’eau potable et aux latrines.

Dans le domaine du développement économique, l’environnement offre à la région des conditions assez favorables de la production de la richesse notamment dans le secteur de l’agriculture. Toutefois l’exploitation abusive de ce potentiel pourrait hypothéquer l’avenir des générations futures si rien n’est fait. En effet on
assiste à une dégradation continue des ressources naturelles (déforestation, ensablement des cours d’eau, dégradation des sols, et de biodiversité).

Cette situation est mise en relation avec les pratiques culturales et le mode de production extensif adopté dans la région. A cela il faut noter l’exploitation des ressources forestières pour besoin énergétique. En effet quelque soit le niveau de revenu le bois constitue la principale source d’énergie dans la région du Sud-ouest. Selon les données d’enquête il ressortir que 86,9% des ménages de la région utilisent le bois comme combustible pour la cuisine et 5,8% utilisent le charbon. Cette proportion s’élève à 100% pour les ménages appartenant au premier quintile, mais elle est de 82,7% pour les ménages du 5ème quintile où 15% des ménages utilisent le gaz comme combustible.
D’une manière général l’on observe de plus en plus dans la région un conflit entre la gestion concertée des ressources naturelles et la recherche du bien être par les populations.

Agriculture
L’agriculture occupe environ 85% de la population. Cette activité demeure de nos jours peu ouverte à l’économie de marché et ses moyens de travail restent dans l’ensemble rudimentaires. La faiblesse de l’encadrement technique, l’analphabétisme et les difficultés d’accès aux crédits agricoles expliquent en partie cette situation. Cependant, la région est autosuffisante du point de vue alimentaire. Le taux de couverture des besoins suivant le bilan céréalier au cours des trois dernières campagnes agricoles a été respectivement de 157% en 2000/2001, 144% en 2001/ 2002 et 186% en 2002/2003. On dénombre une gamme variée de cultures : le sorgho, le mil, le maïs, le riz au titre des cultures céréalières, le coton, l’arachide, le sésame, le soja comme cultures de rente ; le souchet et le niébé, la patate, l’igname comme autres cultures vivrières.
Elleest une agriculture de subsistance dominée par les cultures vivrières qui coexistent avec des cultures de rente en constante évolution.

Les cultures vivrières
Les cultures vivrières sont constituées des céréales et des autres cultures vivrières (nièbé, vouandzou, ignames et patate).

La production céréalière
Les superficies emblavées par les cultures céréalières sont en constante progression au cours de ces trois dernières campagnes. Elles sont passées de 187 909 ha en 2000-2001 à 203 784 ha en 2002-2003 soit une extension moyenne de 4,1% par an. Plus de la moitié des superficies emblavées, est consacrée à la culture du sorgho et plus du quart (1/4 à la culture de mil).

La production céréalière a augmenté à un rythme plus accéléré que celui des superficies en raison de l’amélioration constante des rendements des différentes spéculations. La production céréalière après une baisse de 8,4% en 2001-2002 comparativement à la campagne antérieure a enregistré une augmentation de
29,4% en 2002-2003 induisant un rythme moyen de 9,4% sur l’ensemble de la période. Au-delà de l’amélioration des rendements, il faut relever que ces performances de la production céréalière, sont aussi le fait d’une montée en puissance de la production de maïs qui fait un des meilleurs rendement (1510 kg/ha) et enregistre la plus forte progression 19% en moyenne par an contre 8% à la production de sorgho alors que les productions de mil et de riz stagnent quasiment.
Au regard de ces résultats liés notamment à l’importance des rendements à l’hectare, la région du Sud-ouest pourra mieux jouer sa vocation de « région céréalière » si un accent particulier est mis sur l’intensification.

Les autres cultures vivrières
Ces cultures n’ont pas connu le même essor que les cultures céréalières au cours de la période sous revue.

D’une manière générale, les superficies emblavées pour ces cultures ont pratiquement stagné. Il en est de même de la production. A l’exception de la production de la patate qui a presque doublé entre les campagnes 2000-2001 et 2002-2003 passant respectivement de 2 887 tonnes à 5 007 tonnes. La région du Sud-Ouest est réputée grosse productrice d’igname qui demeure la culture dominante. Le meilleur tournage à l’hectare est aussi observé dans cette région 9 tonnes/hectare en moyenne pour l’igname et 5 tonnes/hectare en moyenne
pour la patate. Ces cultures constituent des sources importantes de ressources pour les exploitants du Sud Ouest. Les provinces du Poni et du Noumbiel viennent largement en tête.
En somme la région est autosuffisante du point de vue alimentaire comme l’atteste le tableau du bilan céréalier au cours des campagnes agricoles de 2000 à 2003. Néanmoins, la production mérite d’être accrue pour une plus grande contribution de la région à l’atteinte de l’objectif de l’autosuffisance alimentaire au plan national.
Le disponible céréalier est souvent anéanti par la vente précoce aux commerçants. La dynamisation des banques de céréales pourrait atténuer cette perte.

Les cultures de rente
Au titre de ces cultures, la région du Sud-Ouest pratique les cultures de coton, de l’arachide, du sésame et du soja.

Le coton
Les superficies emblavées pour cette culture représentent près de la moitié de l’ensemble des superficies consacrées aux cultures de rente. Toutefois, il faut relever que ces superficies diminuent d’année en année au profit certainement d’autres cultures notamment le maïs. Malgré le rétrécissement des superficies la production de coton a augmenté de 6,25% en moyenne par consécutivement à une nette amélioration des rendements qui ont atteint plus de 1,2 tonnes à l’hectare en 2002-2003 largement au-dessus de la moyenne nationale.
Les provinces de la Bougouriba et du Ioba constituent la zone de production cotonnière par excellence de la région et produisent plus de 95% de la récolte régionale, d’où l’implantation d’une usine de la SOFITEX à Diébougou dans la Bougouriba. En tout état de cause, le coton représente à peine 5% des superficies
emblavées et la contribution de la région représente 5,23% de la production nationale.

Les autres cultures de rente
Les autres cultures de rente occupent la moitié des superficies consacrées aux cultures de rente avec une forte prédominance de la culture d’arachide qui occupe plus de 95% de l’espace. A l’exception de la production d’arachide qui excède les 1 000 tonnes en moyenne par an mais dont l’évolution a été très erratique, les autres productions sont très marginales atteignant rarement les 500 tonnes.

Elevage
L’élevage occupe la seconde place dans l’économie du sud-ouest. Une des caractéristiques de cet élevage réside dans le fait que les exploitants autochtones sont à la fois agriculteurs et éleveurs. Il est de type traditionnel avec des espèces locales de faible productivité. Cependant l’élevage est une activité prometteuse
compte tenu des potentialités qui lui sont offertes. Il s’agit de : la grande disponibilité en pâturages, l’existence de points d’eau, la présence des services d’encadrement, l’existence de groupements assez bien structurés, la diversité des filières, le nombre relativement élevé des effectifs. La région du Sud-ouest connaît des mouvements commerciaux et de transhumance très important de bétail. Cette situation influe sur la santé du cheptel régional et la qualité des pistes à bétail.

Les effectifs du cheptel ont évolué de manière très erratique. L’enquête nationale sur les effectifs du cheptel (ENEC II) de 2003 amplifie les effectifs de certaines espèces. Les effectifs des ovins et des porcins ont été respectivement multipliés par 3 comparativement à 2002. Celui des caprins a enregistré une progression de 17%. Cette situation exceptionnelle peut être liée à un reflux de bétail ou à une longue attente du fait de la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire. Elle fait en même temps de la province frontalière du Poni, la principale zone d’élevage de la région.

Les animaux abattus au niveau de la région sont destinés à la consommation locale. La situation se présente comme suit :

Les cuirs et peaux constituent la matière première de l’artisanat. Les populations utilisent ces sous-produits pour la confection de sacs, de carquois, de tam-tams et de fauteuils en bois (attaches). On estime que seul un tiers de la production est exportée. Les exportations de cuirs et peaux sont similaires à celles des animaux vendus sur pied, à savoir que les échanges se font en dehors des structures formelles organisées, d’où la difficulté de maîtriser le flux réel des échanges commerciaux de produits d’élevage.

L’inexistence de marchés à bétail structurés dans la région ne permet pas une meilleure maîtrise des données statistiques en matière de commercialisation.

Environnement
La région du Sud –Ouest appartient au domaine phytogéographique soudanien avec une végétation de type savane. Du nord au sud, on observe une évolution de la savane arborée vers la forêt claire et les galeries forestières le long des cours d’eau.
La savane arborée couvre les provinces du Ioba et de la Bougouriba en grande partie, avec une densification du Nord au Sud. Elle est souvent dominée par les galeries forestières le long des cours d’eau. La savane boisée soudanienne se rencontre dans les départements de Zambo, Ouessa, Niégo dans la province du Ioba, les départements de Tiankoura et Diébougou, dans la province de la Bougouriba , les départements de Nako, Malba, et Kampti dans le Poni ; elle est constituée d’arbustes et d’arbres formant un couvert clair laissant filtrer la lumière. La strate varie entre 5 et 12 mètres. La savane boisée guinéenne se rencontre dans les plaines des départements de Loropéni, Gaoua, Gbomblora dans la province du Poni et dans le département de Legmoin dans la province du Noumbiel. Comme la savane boisée soudanienne, sa strate varie entre 5 et 12 mètres et le taux de recouvrement des ligneux est de 20 à 70%. La forêt claire est présente plus au sud de la région notamment dans les départements de Batié, Midebdo, Kpuéré dans la province du Noumbiel et dans le département de Djigouè dans la province du Poni. C’est une savane boisée riche et dense avec un taux de recouvrement en ligneux de 70 à 90%. La forêt galerie se situe le long des cours d’eau qui sillonnent la région.
La strate varie entre 20 et 30 mètres de haut.
Les formations forestières naturelles se répartissent en deux domaines : domaine non classé et domaine classé. Le domaine classé comprend des réserves de faunes et des forêts classées. La situation se présente comme suit :

Cependant, toutes ces richesses d’antan sont menacées par les actions anthropiques (feux de brousse, coupe abusive, divagation, cultures extensives ou sur brûlis etc.). Des mesures doivent être prises afin de conserver cette richesse productive, nourricière et utilitaire. Tout en satisfaisant ses besoins, les populations doivent
gérer de manière rationnelle ce potentiel. Malgré la dégradation des formations classées, les aires fauniques sont estimées à 271 000 ha dans la région du Sud-ouest. Les plus importantes sont constituées par :

  • • le ranch de gibier de Bontioli : ce ranch constitué par les réserves totale et partielle de Bontioli couvre une superficie de 42 200 ha. Il a été concédé en 1996 pour une durée de 10 ans mais présentement il est abandonné par le concessionnaire qui n’a jamais respecté les termes de la concession ;
  • • la forêt classée de Koulbi de 40 000 ha.

La pêche quant à elle est possible grâce aux cours d’eau du Poni, de la Bougouriba, du Mouhoun, de la Kamba, du Koulbi et les nombreux plans d’eau existant de la région. On note l’existence d’unions provinciales et des groupements de pêcheurs dans les provinces du Poni et de la Bougouriba.

Industries, mines et artisanat
L’activité industrielle est quasi inexistante du fait de l’absence d’industrie dans la région. Elle dispose seulement d’une usine d’égrainage de la SOFITEX implantée en 2003 dans la ville de Diébougou, province de la Bougouriba.
Sur le plan minier, les prospections ne sont pas encore approfondies dans la région. Cependant, l’orpaillage est intensément pratiqué dans certaines zones notamment à Guéguéré dans le Ioba, à Bondigui dans la Bougouriba, ainsi que dans les gisements alluvionnaires des départements de Gbomblora, Kampti et Nako dans le Poni et dans la province du Noumbiel. Selon une étude prospective réalisée en février 2001, il existe des gisements de cuivre à Diénémera-sud et à Gongondy qui totalisent 24 millions de tonnes de minerais à 0,8 % CU et 0,5 g/t AU.

L’artisanat est une activité secondaire exercée par la population, il comprend l’artisanat d’art, de production ou de service. L’artisanat d’art exprime la culture passée ou présente et se manifeste essentiellement à travers la poterie et la sculpture. Dans la région, la poterie et la vannerie sont des activités purement féminines ; la forge, le travail du bois, la fabrication des balafons et la construction des greniers sont des activités masculines. L’artisanat de service ou de production englobe toutes les activités fournissant un service d’entretien et de réparation telle que la mécanique la maçonnerie, la menuiserie etc. Ce secteur informel manque de qualification professionnelle et n’est pas bien structuré.

L’énergie
Dans la région le pétrole lampant est la principale source d’énergie pour l’éclairage domestique avec 81,7 % de ménages concernés selon EPII en 1 998. L’enquête de 2003 révèle que 94,7% des ménages utilisent le pétrole pour l’éclairage. La torche à pile représente un mode d’éclairage relativement important 1,5% des ménages contre une moyenne nationale de 13,2 %. En ce qui concerne l’électricité, il n’est accessible qu’aux ménages les plus aisés (2% contre 10,4% au niveau national).
Les centres de production de l’énergie électrique sont implantés dans les villes de Diébougou et Gaoua. Ils sont équipés de vieux groupes électriques dont les puissances varient de 110 à 500 KWA. En 2003, en dehors des communes de Gaoua, de Dano et de Diébougou bénéficiaires d’électricité, la population a recours
à deux autres principales sources : l’énergie solaire, le bois de chauffe et le charbon de bois. La politique gouvernementale prévoit la fourniture d’énergie solaire dans les chefs lieux de provinces et de départements démunis d’énergie électrique, puis dans les formations sanitaires et scolaires.

Infrastructures routières et transport rural
La région du Sud-ouest est encore fortement enclavée. Jusqu’en 2000, la politique de désenclavement a porté sur l’entretien périodique des routes, la promotion de l’électrification rurale et l’utilisation des énergies renouvelables grâce à l’installation de plaques solaires dans certains sites stratégiques ( écoles , CSPS, etc.).
Le réseau routier dans le Sud-ouest se trouve dans un état acceptable. Toutes les provinces sont totalement désenclavées. La majeure partie des départements ont accès à leurs chef-lieux de province.comporte un ensemble de routes nationales, régionales, départementales et de pistes rurales. La RN 12, longue de 242 km
bitumée traverse la région du Nord au Sud. Le reste du réseau est impraticable surtout en saison de pluies où la majorité des départements sont coupés des chefs-lieux de provinces.

Les pistes rurales sont fortement dégradées, voire impraticables. Cette situation entrave très fortement l’écoulement de la production, le transport et l’exercice des activités commerciales. Ce handicap conduit les populations rurales à s’adonner à des cultures de subsistance. Du point de vue transport urbain, la région est desservie par de nombreuses sociétés de transports dont : TRANSMIF, RAKIETA, SOBA, TSR, SKV, SOGEBAF, SOTRAKIF etc.
Il existe des particuliers ayant des camions, des Minibus desservant la région tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. L’ensemble de ces transporteurs exerce le transport mixte (passagers et marchandises) ce qui est contraire à la législation en vigeur.
Dans la région, seules les communes de Diébougou et Gaoua disposent de gares routières fonctionnelles. Au niveau des autres localités, les véhicules stationnent de manière anarchique aux alentours des marchés et aux abords des rues. Quelques véhicules assurent le transport aussi bien de marchandises que de personnes, transport mixte. Il existe seulement dans la ville de Gaoua des taxis qui assurent les
déplacements internes notamment en direction de la gare routière excentrée.

Commerce
Dans l’ensemble, le secteur est dominé par le petit commerce de détail généralement pratiqué par les femmes. Le troc (échange direct d’un objet contre un autre) existe toujours et il est bien remarquable en période de soudure. Les activités de commerce quelque peu structurées sont essentiellement les boutiques et
magasins de marchandises générales, les bars et dépôts de boissons, la petite restauration et quelques entreprises privées.
Une part importante du commerce se fait avec les pays voisins à travers des échanges sur les marchés frontaliers de la république du Ghana et celle de la Côte d’Ivoire. La région du Sud-ouest encore enclavée est un potentiel carrefour d’échanges. Cependant les infrastructures économiques de la région se résument à quatre abattoirs, deux gares routières à Diébougou et à Gaoua et un ensemble d’infrastructures commerciales (cf. annexe). Les marchés de villes et villages constituent essentiellement le circuit commercial de la région et ont une périodicité fixe, variant entre cinq (5) jours et sept (7) jours.

Le jour du marché est le moment où s’effectue le maximum de transactions commerciales. Elles portent généralement sur les produits les plus inattendus aux produits les plus industriels que l’on puisse trouver. Il est toutefois difficile d’appréhender l’activité commerciale de la région au niveau de la formation du PIB (Produit Intérieur Brut) et des budgets provinciaux. Les entrées frauduleuses de marchandises compliquent la maîtrise des circuits. En somme, le secteur reste très peu développé en raison de l’étroitesse du marché et de certaines contraintes (mauvaise qualité des routes, faiblesse des politiques commerciales des opérateurs, non mise en valeur des marchés départementaux…). Cependant, de nombreuses opportunités s’offrent à l’activité commerciale avec la levée progressive des contraintes.

Tourisme et hôtellerie
Le Sud-ouest regorge de sites touristiques dont le plus important demeure le musée du Poni à la fois ethnographique de l’habitat traditionnel et de musée vivant ou écomusée.

En dehors de ces infrastructures plus ou moins réglementaires dans le domaine de l’hôtellerie, il existe des possibilités au niveau de quelques services déconcentrés de la région (DRITH/SO, SONABEL, CNSS, ENEP de Gaoua, ENSS). A cette liste il convient d’associer le centre de refuge des sœurs catholiques et le centre du
diocèse qui offrent une grande capacité d’accueil pour des séjours en groupe.

Contraintes opportunités et forces de spécialisation régionale
L’économie régionale dominée par le secteur primaire dispose de potentialités importantes qu’il convient de consolider par une approche de diversification de la production et de la gestion durable des ressources naturelles. La production de tubercules d’igname représente plus de 52,2 % de la production nationale et fait
de la région le leader dans la production de cette spéculation qui demeure malheureusement très peu valorisée à cause du mauvais état des pistes rurales, des difficultés de transport et de l’inorganisation de la filière. Aussi l’extension des champs d’anacardiers, de piment, de pois sucré (souchet) et les cultures de
contre saison peuvent constituer des filières porteuses qu’il convient valoriser. Cependant, le rétrécissement du réseau d’encadrement des producteurs, la faible modernisation et équipement des exploitations agricoles constituent entre autres des entraves au développement régional. Toutefois, la position géographique (carrefour entre la Côte d’Ivoire et le Ghana), l’existence du plus grand site de barrage hydroélectrique et hydro agricole, (Noumbiel) sont au tant d’atouts favorables au développement de projets transfrontaliers.

Contraintes
Les contraintes au développement économique de la région du Sud-ouest se situent à plusieurs niveaux :

Au niveau du milieu physique
Les sols sont en majorité légers et sensibles à l’érosion. On note également leur carence en matière organique et phosphore. Sur le plan hydrologique on note l’insuffisance des eaux de surface susceptibles de contribuer à la promotion des cultures vivrières et maraîchères ainsi qu’un faible aménagement de l’aval des
plans d’eaux existants. Par ailleurs, l’envasement et l’ensablement des cours d’eau et retenues feux de brousse, les systèmes de production extensifs, la coupe abusive du bois de chauffe, l’occupation anarchique des terres sont autant de contraintes à une gestion durable des ressources naturelles.

Au niveau démographique
Le sud-ouest est soumis à un flux migratoire depuis la période coloniale .En effet avant et après la colonisation, les bras valides de cette région ont pendant longtemps abandonné leur localité au profit de la recherche du bien être à l’étranger (Côte d’Ivoire, Ghana). De nos jours cette situation reste toujours exacerbée par le mouvement des transhumants et des migrants à la recherche de terres fertiles et pour l’orpaillage. Par ailleurs le rapatriement de nos compatriotes consécutifs aux événements de Tabou en 1999, et à la crise socio-politique de septembre 2002 a affecté profondément le développement de la région. Le retour massif,
souvent sans transfert de capitaux aggrave la paupérisation des populations d’accueil déjà précaire.

Au niveau de l’agriculture
Les potentialités de production agricole sont énormes. Cependant, leur valorisation et leur accroissement sont limités par les contraintes majeures suivantes :

  • le faible niveau de technicité des producteurs ;
  • le faible équipement lié à la peur du crédit ou au goût du risque ;
  • l’utilisation insuffisante des intrants agricoles notamment les semences améliorées et les engrais minéraux ;
  • les faibles rendements des cultures ;
  • le faible aménagement des bas-fonds ;
  • les aléas climatiques ;
  • la faible transformation, conservation des produits agricoles ;
  • le coût élevé des facteurs de production.

Pour couronner toutes ces difficultés, l’insécurité foncière vient créer un déséquilibre dans la gestion des exploitations. Elle se constate surtout au niveau des femmes, des jeunes et des migrants en perpétuels conflits fonciers entre les divers groupes sociaux professionnels et entre allochtones et autochtones.

Quant au commerce et à la transformation des produits agricoles, on relève également des contraintes et difficultés qui ne favorisent pas leur réelle valorisation. Il s’agit entre autres :

  • du manque de débouchés fiables malgré la position géographique de la région (frontière avec la Côte d’Ivoire et le Ghana) ;
  • de l’inorganisation du circuit de commercialisation ;
  • de l’insuffisance de la production maraîchère et fruitière ;
  • de l’insuffisance organisationnelle des producteurs.

Au niveau de l’élevage
A ce niveau on peut recenser :

  • l’inexistence de marchés de bétail ;
  • l’insuffisance des pistes de bétail ;
  • l’insuffisance des parcs de vaccination ;
  • la difficile coexistence entre éleveurs et agriculteurs ;
  • la variété d’animaux peu performante ;
  • la faible productivité du cheptel local ;
  • la forte mortalité du cheptel.


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